Création de la fiche : 2008-12-17

Espèce : Chou-fleur

Nom du cultivateur : Michel Cabioche

Lieu de culture : 2008, St-Pol-de-Léon (Nord Finistère, 29)

Origine de la variété :
Locale.

Provenance de la semence :
Variété de chou-fleur récupérée chez un paysan installé du côté de Lanmeur (Nord Finistère, à l'est de Morlaix), mais originaire de Plougoulm (à l'ouest de Morlaix) et qui avait emporté sa variété avec lui.

Nom du rédacteur : Adeline François

Intérêt de la variété :
Chou-fleur de sélection ancienne et locale, qui était, et est toujours une très bonne variété, adaptée au pays.

méthodes de sélection : Population

Nom latin de l'espèce : Brassica oleracea var.botrytis

Description morphologique / botanique globale :
Population homogène.
Port des feuilles plutôt étalé. Feuillage sombre.
Pomme blanche, ronde mais assez plate au fond, vraiment très lourde, très dense et très couverte, ce qui la protège bien du froid en cas de gelées, et du jaunissement en cas d'ensoleillement excessif.

Agronomie :
Semis des choux-fleurs de mars et d'avril en même temps, autour du 14 juillet, en pépinière : on sème 5 petites rangées par plate-bande, en poquets espacés de 2-3 cm. On bine, on bâche pour éviter la mouche du chou. L'avantage de garder des graines au congélateur, c'est que si les jeunes plants sont envahis de mauvaises herbes, plutôt que de passer trop de temps à désherber, on peut les brûler et refaire un semis. Tandis que si on achète les plants, en cas de pépin on est obligé de se débrouiller pour récupérer ceux qui sont là, parce que ça coûte très cher d'en racheter.
Plantation à la machine, en été, sur un terrain suffisamment propre de mauvaises herbes, et après passage du rotavator. Un ou deux binages suivront. Le but est de ne pas se faire dépasser par les mauvaises herbes qui poussent entre les rangs.
« Avant, on plantait ça au carré, comme ça on pouvait biner dans les deux sens. »
Au niveau sanitaire « ce sont des choux qui n'auront rien et qui ne sont bien sûr pas traités. »
La récolte est échelonnée sur 3 semaines environ : elle s'étend du 10 mars à fin mars. « On va faire plus de coupes, on va passer plus de fois dedans, mais au moins c'est étalé. En hybride, ils ont toute la récolte sur une semaine, il faut énormément de monde, de matériel, de tapis... Ils veulent faire la coupe en 3 ou 4 passages. »
On ne garde jamais les graines des premiers choux, sinon on avance petit à petit la période de récolte et on se retrouve les années suivantes avec du chou début mars. Mieux vaut par exemple conserver les graines de la 4ème ou 5ème coupe, si l'on fait 6 coupes. On garde 40 ou 50 pieds. On ramasse les graines par temps froid et sec, afin qu'elles sortent bien des siliques.
La plupart de ces choux-fleurs sont envoyés en Suisse pour y être vendus dans un réseau de magasins bios. Ils sont donc sélectionnés en fonction des contraintes locales mais aussi selon les critères des acheteurs suisses : avec un feuillage plutôt sombre (les choux aux feuilles plus so

Synonymie / Etymologie :
Cette souche est aussi appelée « chou-fleur de mars Edern », du nom de celui qui l'a sélectionné, un paysan chez qui beaucoup allaient acheter la graine avant l'apparition des hybrides.

Bibliographie / Histoire :
* A l'époque où les paysans faisaient leur semence, le verre de graines (population) se vendait 600-700 francs.
* Les paysans ont arrêté de faire leur graine il y a environ 25 ans, quand sont apparus les hybrides.
* Dans les années 65-70, la SICA de St-Pol-de-Léon a créé l'OBS (Organisation Bretonne de Sélection) : ils ont récupéré toutes les bonnes souches de choux-fleurs de la région, sélectionnées par les paysans, qu'ils ont développées à l'OBS. L'objectif était ainsi de décharger les agriculteurs du travail de sélection, mais beaucoup de ces variétés ont vite dégénéré au sein de l'OBS. Ensuite, l'OBS est parti sur de l'hybride, donc toutes ces variétés-là sont passées à la trappe : ils ne les ont plus travaillées, elles ont été perdues. Heureusement, quelques agriculteurs avaient quand même gardé leurs variétés ; certains dans leurs champs, d'autres dans les congélateurs.
* La plupart des producteurs de choux sont devenus prestataires de service : ils achètent leurs plants en mini-motte, ce qui leur coûte déjà 6-7 centimes d'euros, et ils vendent les choux-fleurs 20 centimes d'euros. Avec la mise en place, les traitements etc, il ne reste pas grand chose.

Homonymie / Ne pas confondre avec :
Ne pas confondre avec les autres "choux-fleurs de mars". Plusieurs variétés cultivées dans la région donnent leurs pommes en mars, mais elles sont parfois issues de sélections différentes.