Création de la fiche : 2008-08-07

Espèce : Melon

Nom du cultivateur : Georges Bro, Hervé Cournède

Lieu de culture : 2008, Cayriech (Tarn-et-Garonne, 82)

Origine de la variété :
Vilmorin. Variété non hybride créée dans les années 40, après la guerre. Abandonnée à la fin des années 80. Remise en culture uniquement dans le Quercy.

Provenance de la semence :
L'association Trèfle a reçu 2 grammes de graines de la collection de ressources génétiques de melon de l'INRA en 2007, puis un peu plus en 2008, distribuées à d’autres paysans au sein de l’association « SOS Agriculteurs en difficulté » : à Montfermier (82), Montpezat (82), St Cyprien (46), l’Hospitalet (46).

Nom du rédacteur : Adeline François

Intérêt de la variété :
Les fruits mûrissent au fur et à mesure, ce qui permet d’échelonner la récolte sur 6 à 8 semaines. Cela permettait d’avoir des périodes fastes concernant les prix d’achat. Le pied produit ainsi jusqu’à 12 fruits. Très bonne qualité gustative. Pas de gros potentiels de rendement, mais beaucoup plus résistant aux nouvelles maladies et au mildiou. Ne craint pas les à-coups climatiques qui font avorter les fleurs femelles chez les hybrides. Se conserve bien en dehors du frigo : ne pas lui faire subir de températures inférieures à 12°C.

méthodes de sélection : Population

Nom latin de l'espèce : Cucumis melo L.

Usage des plantes / Ethnobotanique :
- Représentait une culture d’appoint au départ : il se faisait 30-50 ares. Le fruit arrivait dans la première quinzaine d’août. D'après Véronique Chable, on la retrouve dans une petite région du Chili où on retrouve des conditions d’altitude, climat et type de sol similaires au Quercy (argilo-calcaire de plateaux ou de coteaux). Il aurait été ramené par les chiliens, qui sont de gros producteurs de fruits.
- Le Diamex est moins sucré que les melons hybrides : son taux de sucre est d'environ 14°Brix, contre 16°Brix chez les hybrides. Ceci le rend plus digeste ; en outre, sa saveur tient également à son parfum, et non uniquement au sucre, comme c'est souvent le cas dans les variétés modernes.

Description morphologique / botanique globale :
Plusieurs stades sur le même pied : de la fleur au fruit mûr. La plante a tendance à grimper et à ramifier beaucoup. Système racinaire puissant. Semences : 30-36 graines / gramme. Graine de couleur écrue, très mince : ½ cm de long, 2 mm d’épaisseur. Forme arrondie à une extrémité, pointue à l’autre. Séparée en 2 longitudinalement, laisse sortir le germe par le bout pointu : l’idéal est d’enfoncer le bout pointu dans le sol. Le germe donne une racine pivot, avec plein de petits cheveux. Fleurs mâles, femelles et hermaphrodites sur le même pied. Les fleurs hermaphrodites donnent des fruits dits « mâles », correspondant à environ 5% des fruits. Tous les autres sont issus des fleurs femelles. Les fruits « mâles » ont une tâche pistillaire bien plus grosse que les fruits femelles. Fruit jeune allongé. Fruit mûr jaune, lisse, un petit peu plat. Diamètre moyen : 10cm environ. Espace grainier assez petit, mais graines peu serrées à l’intérieur. Chair orange vif.Ecorce assez épaisse, par rapport aux Cantalou.

Agronomie :
Pousse en-dessous de 300 mètres d’altitude, mais au moins à 80 mètres. Un hectare représente 4700 pieds. Les hybrides étaient recommandés à 10000 pieds/ha et devaient produire 3kg/pied donc 30 T à l’hectare, regroupés sur 10-15 jours. Le Diamex produit 3,5kg à 4kg par pied donc 15 à 18 T à l’hectare, sur 6-8 semaines. Dans une saison climatiquement correcte on arrivait à avoir 20 T / ha. Semis en pleine terre dès le 16 avril (sur plastique), l’idéal étant fin mai-début juin. Semis espacés de 1,10m sur le rang, 2m entre chaque rang.Durée semis-récolte : de 90 jours à 120 jours, selon les températures. Il y a 30 ans, on le semait au semoir à maïs parce que les graines ne coûtaient pas cher, et on éclaircissait ensuite s’il y avait trop de graines. Se faisait autrefois sans plastique, avec un binage. La taille, très raffinée, permet de faire sortir plus vite les « coustiers » (rames secondaires qui portent les fruits) et ainsi d’obtenir une mise à fruits plus rapide et en plus grande quantité : c’est possible à petite échelle. Récolte étalée sur 6 à 8 semaines, les derniers semis donnaient jusqu'aux gelées(novembre). Production de fruits irrégulière d’un jour sur l’autre, mais compensée par la continuité de la production. On récolte quand le melon est dit « gris », c’est-à-dire encore un peu vert de peau, 1 ou 2 jours avant qu’il vire au jaune : alors, la collerette commence à se décoller autour de la queue. Comme ça, il est bien jaune quand il arrive à l’étal. Pour la consommation personnelle, on le récolte jaune. Donne entre 15 et 18 tonnes de fruits/ hectare. Variété sensible à l’oïdium à partir du 15 août ; « on traite avec un peu de soufre en poudre, en préventif, et ça marche très bien. »

Synonymie / Etymologie :
On l’appelle également Diamex au Chili.

Bibliographie / Histoire :
Variété qui était traditionnellement cultivée dans le Quercy. « A l'époque (il y a 30 ans), les variétés de Cavaillon ne réussissaient pas ici et nos variétés ne réussissaient pas là-bas. »
« Le melon Diamex ne se fait qu’ici, que dans le Quercy. »Représentait 95% de la production de melons du Tarn-et-Garonne dans les années 70 à 80. « Le kilo de graines de Diamex [30000 graines] valait 1800 francs (300 euros), tandis que les hybrides coûtaient 3000 euros. »